Abidjan, 31 juil 2024 (AIP)- Le porte-parole principal du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), Kobenan Kouassi Adjoumani a assuré mercredi 31 juillet 2024 à Abidjan, lors de la tribune, « Les rendez-vous du RHDP », que la cherté de la vie dont on parle tant n’est ni imputable au gouvernement ivoirien, ni spécifique à la Côte d’Ivoire.
M. Adjoumani a rappelé que la cherté de la vie est un phénomène conjoncturel généré par une inflation qui provoque une hausse subite et généralisée des coûts des produits de grande consommation, entrainant une baisse du pouvoir d’achat des consommateurs. « Ainsi, les prix des produits prennent l’ascenseur, en même temps que votre capacité à faire face à vos dépenses et charges s’érode », a-t-il indiqué.
Selon lui, les raisons profondes de cette inflation, sont entre autres la crise sanitaire engendrée par la covid-19 et de la guerre russo-ukrainienne qui a déclenché une crise énergétique et un renchérissement des coûts des céréales et des intrants agricoles.
« Il est important de lever cette équivoque, parce que nous sommes en présence d’un phénomène planétaire qui n’épargne aucun pays », a-t-il exprimé, non sans revenir sur les réponses formulées par le Gouvernement dans le cadre de la lutte contre la vie chère.
Kobenan Adjoumani a rappelé qu’en 2018, la Côte d’Ivoire s’est dotée d’un indicateur de la cherté de la vie qui intégrait la perception subjective des ménages. « Cet indicateur traduisait alors la volonté politique affichée du Gouvernement à prendre en compte toute préoccupation susceptible d’affecter le pouvoir d’achat des ménages », a-t-il relevé.
Il a ajouté qu’en 2020, après l’apparition de la covid19, puis en 2022, l’éclatement de la guerre en Ukraine, le Gouvernement ivoirien, a déployé une batterie d’actions et de mesures ciblées pour réduire l’impact de ce phénomène. Le Gouvernement a notamment accordé une subvention partielle des prix des produits pétroliers pour un montant de plus de 550 milliards de francs CFA, de janvier 2022 à septembre 2022.
« Cet effort financier exceptionnel qui a pesé très lourd sur le budget de l’Etat n’a pas été abandonné jusqu’à ce jour, même si l’on a dû, en raison de la persistance de la crise énergétique mondiale, procédé à plusieurs réajustements des prix des produits pétroliers », a-t-il fait remarquer.
Pour le porte-parole du RHDP, en opérant des ajustements modérés sur le prix du carburant, l’objectif du gouvernement était d’éviter une hausse vertigineuse des frais de transport qui aurait immanquablement entrainé une explosion généralisée des prix sur l’ensemble des segments du marché de la consommation. « Il s’agit là d’une mesure rigoureuse, forte qui traduit à elle seule la ferme volonté du président de la République de protéger le pouvoir d’achat des ménages », a-t-il indiqué.
Selon Adjoumani, par ailleurs ministre de l’Agriculture et du Développement rural, une autre mesure phare prise pour lutter contre la cherté de la vie a été l’exonération de droit de douane sur l’importation du blé et la subvention en faveur des producteurs de farine boulangère, à hauteur de six milliards, six cent millions de Francs CFA sur une période de six mois.
Parallèlement, a-t-il dit, il y a eu la décision de mise en vente sur le marché de deux types de baguettes de pain dont l’une de 174g à 150 Francs et l’autre de 232g à 200 Francs. « Par ailleurs, afin de limiter l’effet de l’inflation sur les ménages, et bien que nous ayons fait le choix d’une économie libérale, le Gouvernement a procédé à un plafonnement des prix des produits de grande consommation », a-t-il relevé.
De quatre catégories concernées au départ, cette mesure a été étendue à 21, note-t-on. « Mieux, il a été mis en place dans toutes les préfectures et sous l’autorité du préfet, un comité de contrôle et de surveillance des prix de certaines denrées alimentaires. Ces comités au nombre de 31 ont reçu un appui financier, afin d’assurer plus efficacement leurs missions », a indiqué le ministre.
Il a expliqué que, au plan agricole, des actions spécifiques ont été menées pour rendre les produits vivriers disponibles et accessibles aux ménages. Il a cité un financement de 170 milliards de Francs CFA, pour l’exécution du Programme de Productions Alimentaires d’Urgence en Côte d’Ivoire (2PAU-CI) et un autre financement de 135 milliards pour la mise en œuvre du Projet de Développement des Chaines de Valeur Vivrières.
« A cela s’ajoutent les décisions urgentes prises lors de la crise de COVID pour relever les niveaux de production, avec le PURGA 1 et le PURGA 2. L’on peut noter dans ce cadre une hausse significative de la production vivrière en Côte d’Ivoire qui est passée de 11 495 419 tonnes en 2011 à 22 371 894 tonnes en 2023, passant du simple au double », a indiqué M. Adjoumani.
La troisième édition de « Les rendez-vous du RHDP », a porté sur le thème, « la politique sociale du Gouvernement RHDP, un remède efficace dans la lutte contre la pauvreté et la cherté de la vie ».
(AIP)
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