Abidjan, 30 juil 2024 (AIP)- Le ministre des Eaux et Forêts, Laurent Tchagba, a appelé lundi 29 juillet 2024, à Songon-Dagbé, lors de la célébration de la journée nationale de l’arbre 2024, à une mobilisation des populations pour restaurer le couvert forestier ivoirien.
« Des rapports scientifiques ont annoncé l’année 2023 comme étant la plus chaude jamais enregistrée depuis 1850, avec des records de température à travers le monde. La Côte d’Ivoire n’a pas été épargnée par ces vagues de chaleur avec l’avènement du phénomène “El Niño”. C’est cette augmentation exponentielle des températures qui a inspiré le thème de l’édition 2024 de la Journée Nationale de l’Arbre : “Je plante un arbre pour un lendemain où il fait bon vivre”, afin d’exhorter les populations ivoiriennes à planter des arbres pour contribuer à la réduction de la température terrestre », a expliqué M. Tchagba, président de cette journée.
Face aux nombreuses conséquences du changement climatique, il est urgent d’agir pour inverser la tendance et protéger ce qui reste de notre forêt ivoirienne, a-t-il ajouté, soulignant qu’il est impératif de changer nos mauvaises habitudes et d’accélérer nos efforts de reboisement pour préserver notre pays forestier.
Pour lui, la sauvegarde de notre patrimoine forestier est un enjeu majeur pour l’avenir de notre pays et de notre planète. Conscient de cet enjeu, l’État ivoirien a pris plusieurs engagements internationaux et entrepris d’importantes réformes nationales.
Au niveau international, il y a l’adhésion en 2015 au processus REDD+ pour la réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts, ainsi que l’adhésion en 2016 à l’Initiative pour la restauration des paysages forestiers africains (AFR100).
L’on note aussi la participation depuis 2017 à l’initiative Cacao-Forêts pour éliminer la déforestation dans la chaîne d’approvisionnement du cacao, et la signature en 2024 de l’Accord de partenariat volontaire avec l’Union Européenne sur la réglementation forestière (APV-FLEGT).
Au plan national, le ministre a évoqué l’adoption en 2018 de la Politique de préservation, de réhabilitation et d’extension des Forêts visant à atteindre 20 % de couverture forestière à l’horizon 2030, soit une superficie d’environ 6,4 millions d’hectares. Pour son opérationnalisation, cette politique a été déclinée en deux stratégies complémentaires : la Stratégie de préservation, de réhabilitation et d’extension des Forêts (SPREF) et la Stratégie nationale de valorisation des produits forestiers (SNVPF).
L’adoption en 2019 d’un nouveau code forestier pour ajuster le cadre juridique aux nouvelles orientations de la politique forestière et la mise en place en 2022 de la norme ARS 1000 pour un cacao durable et respectueux des forêts.
Le ministre Tchagba a relevé qu’autrefois, un joyau de biodiversité, la Côte d’Ivoire a perdu plus de 90% de sa superficie forestière qu’elle couvrait au début du siècle dernier. Aujourd’hui, elle se réduit à 2,97 millions d’hectares, soit seulement 9,2% du territoire national.
Cette déforestation galopante en Côte d’Ivoire est le résultat d’un cocktail de facteurs complexes, où les pressions économiques et démographiques se mêlent aux pratiques agricoles non durables. Elle a des conséquences multiples et dramatiques sur l’environnement et les populations ivoiriennes.
Elle contribue directement au changement climatique en réduisant la capacité de la planète à absorber le CO2, favorise également la sécheresse et les inondations, impactant l’agriculture et les ressources en eau. La destruction des arbres expose les sols à l’érosion, entraînant une dégradation des terres agricoles et une perte de leur fertilité. La disparition des forêts entraîne l’extinction d’une multitude d’espèces animales et végétales, fragilisant les écosystèmes et menaçant la survie de nombreuses espèces endémiques. La dégradation des terres agricoles et la perte de biodiversité affectent les moyens de subsistance des populations locales, les poussant vers la pauvreté. La réduction des terres propices à l’agriculture entraîne des conflits fonciers alimentant ainsi l’instabilité et l’insécurité dans les régions affectées.
Il a traduit sa gratitude au Premier ministre, ministre des Sports et du Cadre de vie, Beugré Mambé, pour avoir accepté de parrainer l’édition 2024 de la journée nationale de l’arbre, et pour son engagement en faveur de la protection de l’environnement et du développement durable, qui est une source d’inspiration pour tous.
« L’arbre, c’est la vie ! La cérémonie de ce jour n’est pas juste une célébration, c’est un appel à la conscience. L’arbre, ce n’est pas juste du bois, c’est le poumon de notre terre, le berceau de notre biodiversité, l’avenir de nos enfants ! Chaque arbre abattu, c’est un morceau de notre avenir qui s’effondre. Chaque arbre planté, c’est un pas vers un avenir plus vert, plus propre, plus prospère », a-t-il conclu, exhortant chacun à planter et à protéger les arbres existants.
La journée nationale de l’arbre a été instituée par le décret n°83-743 du 28 juillet 1983. Célébrée le 5 juillet de chaque année sur toute l’étendue du territoire national, cette journée est une occasion unique pour célébrer les arbres, ces êtres vivants essentiels à notre bien-être et à l’équilibre de notre planète. Elle est aussi une opportunité de sensibilisation et de mobilisation des populations autour d’actions concrètes de plantation et de restauration des écosystèmes forestiers.
(AIP)
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