Abidjan, 16 juil 2024 (AIP) – Le temps presse pour les civils affamés du Soudan, ont averti mardi 16 juillet 2024, des humanitaires de l’ONU, alors que les pourparlers entre les parties belligérantes se poursuivent cette semaine à Genève.
Le Représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) au Soudan, Dr Shible Sahbani, a déclaré aux journalistes que lors de sa mission la semaine dernière au Tchad voisin, des réfugiés désespérés lui ont dit que « la principale raison pour laquelle ils ont quitté le Soudan maintenant, c’est la faim, la famine ».
« Les réfugiés ont dit que ce n’était pas à cause de l’insécurité, du manque d’accès aux services de base, mais parce que nous n’avons rien à manger là-bas », a-t-il souligné.
Le Tchad accueille plus de 700.000 des plus de deux millions de réfugiés qui ont fui la guerre au Soudan, tandis que plus de 10 millions d’autres sont déplacés à l’intérieur du pays.
L’OMS a souligné que les personnes qui ont fui le conflit pour se réfugier dans les pays voisins continuent d’avoir un accès « extrêmement limité » à l’aide humanitaire, y compris aux soins de santé.
Les communautés hôtes et les autorités tchadiennes ont été « très généreuses », a affirmé Dr Sahbani. Il a également souligné la nécessité d’intensifier les opérations transfrontalières vers les États du Darfour, au Soudan, où l’accès à l’aide est très limité depuis le début du conflit.
« Le Darfour, Al Jazirah et les Kordofan sont complètement coupés de l’aide humanitaire en raison de l’escalade de la violence », a-t-il fait valoir, soulignant en particulier les conditions « désastreuses » dans la capitale du Darfour Nord, El Fasher, où quelque 800.000 personnes sont « complètement assiégées sans accès à l’aide humanitaire, y compris à l’aide sanitaire d’urgence ».
Le Représentant de l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU a mis en garde contre une « catastrophe » potentielle si les équipes d’aide ne peuvent pas les atteindre. La situation est d’autant plus désespérée que la saison des pluies vient de commencer, ce qui rend l’accès « encore plus difficile » pour les opérations transfrontalières en provenance du Tchad.
Le responsable de l’OMS a indiqué que sept camions de l’OMS « partent actuellement des Kordofan vers le Darfour », dans l’espoir d’atteindre divers endroits, y compris El Fasher. Ces camions étaient « bloqués dans un dépôt » depuis près d’un mois et n’ont été libérés que lundi.
« Cela peut être prometteur », a-t-il déclaré à propos des discussions en cours. « Attendons les prochaines heures, les prochains jours », a-t-il insisté. « Si nous n’obtenons pas de cessez-le-feu, nous pourrions au moins obtenir la protection des civils et l’ouverture de corridors humanitaires ».
(AIP)
cmas