Abidjan, 12 juil 2024 (AIP) – La République démocratique du Congo (RDC) est au cœur d’une “catastrophe sanitaire grandissante”, a averti vendredi 12 juillet 2024, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), soulignant que les épidémies se sont “gravement détériorées” ces derniers mois en raison des violences et des inondations.
Selon l’agence sanitaire mondiale de l’ONU, la RDC a été confrontée à une escalade du conflit et de la violence, entraînant des déplacements massifs, des maladies généralisées, des violences basées sur le genre et de graves traumatismes mentaux, en particulier dans l’Est du pays.
“En conséquence, la population est confrontée à des épidémies de choléra, de rougeole, de méningite, de variole et de peste, toutes exacerbées par les graves inondations et glissements de terrain qui touchent certaines parties du pays”, a déclaré lors d’un point de presse régulier de l’ONU à Genève, Dr Adelheid Marschang, la responsable des urgences à l’OMS.
Depuis le début de l’année, plus de 20.000 cas de choléra ont été recensés, la plupart dans la province du Nord-Kivu.
Plus de 65.000 cas de rougeole (1.523 décès) ont été signalés, les chiffres réels étant probablement plus élevés en raison de l’insuffisance de la surveillance de la maladie et de la communication des données. Dans le même temps, 3 073 cas de méningite (dont 251 décès) sont également signalés en RDC.
L’OMS s’est également préoccupée d’un variant du mpox depuis quelques mois dans ce pays. Plus de 11.000 cas dont 445 décès sont répertoriés, avec un taux de létalité élevé de plus de 4%. Les enfants sont particulièrement touchés par cette épidémie, avec des taux de mortalité encore plus élevés.
Les conflits armés et les déplacements de population sont également les principaux facteurs d’insécurité alimentaire. Selon le dernier rapport du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), environ 40 % de la population – 40 millions de personnes – sont confrontés à de graves pénuries alimentaires, dont près de 16 millions de personnes sont exposées à la menace d’une insécurité alimentaire.
Environ 7,4 millions de personnes sont déplacées, dont 2,8 millions dans le seul Nord-Kivu. Ces mouvements massifs de population submergent les systèmes d’eau et d’assainissement et font peser un fardeau supplémentaire sur les ressources limitées de la population.
En 2023, l’OMS a vérifié 21 attaques qui ont causé huit décès d’agents de santé et de patients et une blessure.
L’OMS appelle donc à un accès durable et sans entrave et exhorte les parties à travailler ensemble pour rétablir la paix, première étape vers l’amélioration de la santé mentale et physique de tous les habitants de la RDC.
(AIP)
cmas