Abidjan, 09 juil 2024 (AIP)- Le président français Emmanuel Macron a refusé la démission de son premier ministre Gabriel Attal, malgré la défaite du clan présidentiel (Ensemble) aux législatives anticipées du dimanche 7 juillet 2024.
Au lendemain de la défaite, le Premier ministre français, Gabriel Attal, a présenté sa démission au président Emmanuel Macron. Celui-ci a refusé cette démission lundi, en lui demandant de rester “un moment ” afin d’assurer la stabilité du pays”.
Au terme des élections législatives françaises, du 30 juin et 07 juillet, le Nouveau Front populaire (NFP), est arrivé en tête avec 182 députés. Le camp présidentiel ( Coalition Ensemble) a récolté 163 sièges, et le Rassemblement National (RN) et ses alliés ont obtenu 143 sièges.
Face à un gouvernement non-démissionnaire qui ne dispose plus d’aucune forme de majorité que celle-ci soit relative ou absolue à l’Assemblée nationale, une majorité de députés pourrait voter en faveur d’une motion de censure conduisant à la démission du Premier ministre en exercice, comme prévu par l’article 50 de la Constitution française.
«Lorsque l’Assemblée nationale adopte une motion de censure ou lorsqu’elle désapprouve le programme ou une déclaration de politique générale du Gouvernement, le Premier ministre doit remettre au président de la République la démission du Gouvernement».
Ainsi, le président de la République dispose de la liberté la plus totale pour nommer le Premier ministre, et l’Assemblée nationale dispose de la même liberté pour mettre fin à ses fonctions.
Pour éviter toute situation de blocage, le président de la République a tout intérêt à nommer comme chef de Gouvernement une personnalité qui bénéficie du soutien de la majorité de l’Assemblée nationale. A défaut, il prend le risque de voir le Gouvernement renversé, soit si le Gouvernement met en jeu de lui-même sa responsabilité, soit par le vote d’une motion de censure à l’initiative des députés.
Une majorité de députés qui ne soutiendrait pas la politique du président de la République peut donc parfaitement imposer au chef de l’Etat la personnalité qu’elle souhaite voir à la tête du Gouvernement.
(AIP)
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