Odienné, 25 juin 2024 (AIP)- Le sous-préfet, Donatien Sigbeu, a organisé un dialogue entre les composantes sociales de Pakouabo, dans le cadre des initiatives visant à instaurer un climat de coexistence pacifié entre agriculteurs et éleveurs et ainsi anticiper des conflits éventuels.
Le dialogue intercommunautaire pour traiter de la préoccupation de la prévention et du règlement des conflits agriculteurs et éleveurs, tenu mercredi 19 juin 2024, a mobilisé notamment des chefs traditionnels, des autorités religieuses, des leaders d’opinion, des représentants de femmes et de jeunesse, des responsables de mutuelles de développement, des cadres, et les autorités administratives locales (autorités préfectorales et judiciaires, les ministères techniques et les élus).
Meublée par des communications suivies d’échanges ainsi que des travaux en atelier, l’assise a permis notamment d’identifier les causes des mésententes entre les deux groupes d’acteurs socio-économiques, de renforcer les capacités des participants sur la prévention et le règlement des conflits.
Il s’agissait par ailleurs de favoriser une meilleure structuration des associations, avec des acteurs pastoraux bien identifiés et répertoriés. De redynamiser les commissions villageoises de règlement à l’amiable des différends. De promouvoir les mécanismes de règlement administratif et judiciaire des conflits éventuels, la procédure d’indemnisation, ainsi que les textes régissant l’activité d’élevage, tout en sensibilisant les populations sur la nécessité d’assurer une cohabitation pacifique.
La session, inscrite dans le cadre des actions de prévention, intervient alors que des rapports de plus en plus difficiles entre agriculteurs et éleveurs, au sein des communautés villageoises, laissaient planer des menaces de tensions sur Pakouabo, circonscription administrative située dans le Centre-Ouest de la Côte d’Ivoire, composée de cinq villages et de plusieurs campements.
De tradition agricole, Pakouabo, dans le département de Bouaflé (région de la Marahoué, district autonome du Sassandra-Marahoué), a vu apparaître, ces dernières années, non sans heurts, l’activité d’élevage, pratiquée exclusivement par des non autochtones.
Dans les villages, il est notamment reproché aux éleveurs de laisser divaguer leurs bêtes qui détruisent des récoltes et causent même des dommages au niveau des terres cultivables. Les populations de l’un de ces villages, Aka-N’Guessankro, ont d’ailleurs, dans une correspondance, datant de février 2024, fait part de leur lassitude aux autorités préfectorales, exigeant le « départ immédiat » des éleveurs et de leurs troupeaux de leurs sols.
« Sans cohésion, il n’y a pas de développement. Aux membres des différentes commissions villageoises de règlement des différends entre agriculteurs et éleveurs, je vous demande de ne pas vous arrêter à cette phase théorique des échanges. Je vous exhorte à poursuivre la sensibilisation des populations pour la préservation de la cohésion sociale dans notre circonscription administrative », a lancé le sous-préfet au terme du dialogue intercommunautaire.
(AIP)
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