Divo, 28 nov 2023 (AIP) – L’ONG ‘’Indigo Côte d’Ivoire’’ a organisé une série d’activités à visée communautaire avec la société civile de Divo, dont un panel sur la thématique de la santé mentale et le soutien psychosocial des victimes des crises sociopolitiques, comme des facteurs à intégrer dans la préservation et la consolidation de la paix et la cohésion sociale.
Le panel, organisé au foyer des jeunes du quartier Gremian de Divo, a rassemblé les acteurs de la société civile dont des jeunes, des femmes, des chefs de villages et de communautés, des guides religieux et des membres du ‘’cadre de collaboration’’ mis en place par l’ONG Indigo en avril 2023.
Les panélistes, le directeur coordonnateur du Programme national de la santé mentale et psychologique (PNSM), le Pr Koua Médard, la chargée de coordination à Indigo Côte d’Ivoire, Pauline Ky, le sous-préfet central de Divo, Kouakou Constance, le 2ème adjoint au maire Kouakou Etienne et Bleu Moune Patricia de l’équipe Programme d’Indigo Côte d’Ivoire.
« Les conflits naissent souvent entre les personnes parce qu’elles ne se parlent pas suffisamment, ne dialoguent donc pas ou parce que l’individu affecté par le conflit n’a pas l’écoute nécessaire pour évacuer sa douleur », a fait savoir Mme Pauline Ky. Elle a estimé que la prise en compte de ce facteur de traumatisme psychologique va contribuer à rapprocher les personnes, à créer un climat de confiance, à consolider la paix et à éviter l’esprit de vengeance.
Le directeur coordonnateur du PNSM a soutenu, pour sa part, qu’un individu a une bonne santé mentale lorsqu’il a des pensées qui l’aident à construire sa vie, à gérer les problèmes, lorsqu’il arrive à bien gérer ses émotions, sa colère, lorsqu’il dort bien, mange bien, qu’il a le goût de vivre et que ses relations avec les autres sont apaisées, et qu’il ne manifeste pas de violences pour résoudre les différents avec les autres.
Selon le Pr Koua, la Côte d’Ivoire est à forte majorité peuplée de jeunes et ce sont ces jeunes qui sont le plus souvent les acteurs de violences comme constaté dans les différentes crises à Divo. « Ce sont eux qui posent des actes de destruction, consomment la drogue, agressent à la machette (…) Ces éléments montrent qu’ils ne sont pas bien dans leurs têtes, qu’ils ont une mauvaise santé mentale », a dit le panéliste.
L’ONG Indigo et le PNSM prônent une grande écoute des jeunes, des familles et des communautés de la part des relais communautaires et un soutien de spécialistes. Le ministère de la Santé compte former à Divo les médecins, infirmiers et sages-femmes dans la prise en charge des cas de santé mentale.
Les membres du ‘’cadre de collaboration’’ mis en place par Indigo ont reçu des formations sur la santé mentale et du matériel de travail, notamment une sono, des chaises et un ordinateur, afin de servir de relais communautaire, susciter l’écoute et être en mesure de détecter des cas de santé mentale dans les communautés pour ensuite les référer aux spécialistes. Cette approche vise à consolider la paix à Divo où le projet pilote sur la santé mentale est en implémentation depuis quatre mois, avec un financement de l’ambassade suisse en Côte d’Ivoire.
(AIP)
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