Abidjan, 15 déc 2023 (AIP) – « Lorsque j’entends certains parents dire nous sommes découragés, je tiens à leur faire savoir qu’ils ne doivent pas baisser les bras. Si mes propres parents avaient cédé au découragement, je ne serais pas là aujourd’hui », a déclaré Adam’s Dosso, guéri de l’hydrocéphalie et aujourd’hui assistant comptable au Centre régionale des œuvres universitaire (CROU) de Korhogo dans la région du Poro.
Ces propos ont été tenus lors de la journée internationale de l’Hydrocéphalie, organisée par la Fondation Malick Traoré sur le thème, « Qu’est-ce que l’hydrocéphalie », le 5 octobre 2023 à Yopougon, dans la commune d’Abidjan, à la maison espoir Emeric, un centre d’accueil et d’hébergement provisoire des enfants atteints de l’hydrocéphalie et du spina-bifida.
Mme Traoré Fatou, mère de Miémon Kétoura Angèle, âgée de trois ans et guérie de l’hydrocéphalie, a exhorté les mamans à garder espoir. « Quand on a fini l’opération, l’hydrocéphalie a disparu… Je voudrais encourager une maman, quel que soit le problème, il ne faut pas abandonner, ne vous lamentez pas sur votre sort, ne dites pas que vous êtes seule, Dieu est avec nous, bien que nos enfants soient malades. Nos enfants sont des porte-bonheurs. Croyez en vous et croyez en Dieu », a-t-elle conseillé.
Sandrine Irié, mère de L. Ivan âgé de sept ans explique que depuis l’opération de l’enfant, tout va très bien, mais le seul problème est que des établissements ne veulent pas accepter les enfants souffrant d’hydrocéphalies dans leurs écoles.
« Les encadreurs nous ont fait savoir qu’ils n’auront pas le temps de s’occuper d’un enfant atteint d’hydrocéphalie », raconte Irié Sandrine. Elle a par ailleurs souhaité que l’Etat fasse venir les éducateurs spécialisés dans chaque établissement afin que les enfants hydrocéphales bénéficient de l’éducation scolaire.
Selon le maître de conférences agrégée en anatomie et neurochirurgie à l’Unité de formation et de recherche (UFR) des sciences médicales de l’Université Alassane Ouattara de Bouaké, chef de service neurochirurgie de l’hôpital catholique Saint Joseph Moscati de Yamoussoukro, Espérance Broalet, affirme qu’au niveau de l’hydrocéphalie, la guérison survient lorsque le malade est pris en charge très tôt et s’il n’y pas d’autres pathologies sous-jacentes.
La fondatrice de l’ONG Ephrata, par ailleurs, a fait mention de plusieurs interventions chirurgicales entreprises en faveur du bien-être des enfants.
“Pour l’année 2019, nous avons procédé à la chirurgie de 40 enfants atteints d’hydrocéphalie. En 2020, ce sont 50 enfants qui ont bénéficié de cette intervention. À mi-2021, nous avons déjà effectué des opérations pour 50 autres enfants atteints d’hydrocéphalie”, a souligné Leaticia De Gnacabi.
Définition de l’Hydrocéphalie
Selon le professeur, le maître de conférences de neurochirurgien à l’université Félix Houphouët-Boigny, à l’URF science médicale d’Abidjan, Drogba Landry, l’hydrocéphalie constitue une affection du système nerveux central qui se manifeste par une accumulation excessive de liquide à l’intérieur de la boîte crânienne, directement en relation avec le cerveau.
Cette condition entraîne, selon lui, une augmentation significative du volume de liquide circulant dans le système nerveux chez tous les individus, engendrant ainsi une élévation du niveau de liquide céphalorachidien à l’intérieur du crâne.
(AIP)
apk/fmo
AIP / Difficile de trouver des données sur l’hydrocéphalie en Côte d’Ivoire (ENCADRE)
Abidjan, 15 déc 2023 (AIP) -2023 – Le maître de conférences agrégée en anatomie et neurochirurgie à l’UFR des sciences médicales de l’Université Alassane Ouattara de Bouaké, Espérance Broalet, chef de service neurochirurgie de l’hôpital catholique Saint Joseph Moscati de Yamoussoukro, et présidente de l’ONG Espérance Hope, qui lutte contre l’hydrocéphalie et le Spina bifida, dans une interview accordée à l’AIP en 2022 a affirmé qu’en Côte d’Ivoire, les données dans cette pathologie son presque inexistante.
“En Côte d’Ivoire, nous ne disposons effectivement pas de données précises sur l’incidence globale au sein de la population, mais on peut estimer ce taux aux alentours de 10 à 11%.
Elle ajoute que, concernant les statistiques hospitalières issues des consultations, elles représentent 20% de l’activité, soulignant qu’il y a une déperdition car tous les cas ne font pas l’objet d’une hospitalisation.
“Pour l’année 2019, nous avons réalisé des interventions chirurgicales pour 40 enfants souffrant d’hydrocéphalie. En 2020, ce chiffre a connu une augmentation, atteignant 50 enfants bénéficiant de cette intervention. À mi-2021, nous avons déjà procédé à des opérations pour 50 autres enfants affectés par l’hydrocéphalie”, précise-t-elle.
Selon l’OMS, il y a deux à quatre cas d’hydrocéphalies pour 1.000 naissances.
En Afrique, 87 % des enfants atteints d’hydrocéphalie sont demandeurs de soins chirurgicaux en 2022, selon la chaîne de Télévision Africa 24.
(AIP)
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(Dossier réalisé par Philomène Kouamé)