Abidjan, 09 oct 2024 (AIP) – Mademoiselle Sahi Nadiama est le leader de l’Association des jeunes diabétiques de Côte d’Ivoire, étudiante en 2ème année de math-Info à UFHB d’Abidjan-Cocody, qui vit avec le diabète l’âge de huit ans. Au détour du 5e congrès Africain du Diabète (ADC) et de la Société Africaine d’Endocrinologie Métabolisme Nutrition (SAEMN) qui se tient à Abidjan du 07 au 11 octobre 2024, elle partage avec l’AIP son ressenti sur cette pathologie. Interview.
Les premiers signes
Toute petite, lorsque j’urinais, il y avait des fourmis autour de la cuvette de la salle d’eau. J’avais constamment soif. C’est en ce sens que ma mère m’a conduite à l’hôpital où après consultation, il a été détecté plus de 2 grammes/litre de taux de sucre dans mon sang. J’ai été ainsi déclarée diabétique.
Mon quotidien
Je suis une jeune femme épanouie. Je n’ai aucune apparence physique du poids de la maladie. Mon quotidien, c’est de contrôler ma glycémie chaque matin, de faire mon injection d’insuline et ensuite de manger, avant de prendre la route pour les cours.
Au niveau de la prise en charge médicale
Côté budget, c’est énorme car rien que pour ça, cela demande au moins 20.000 FCFA par semaine. Cela consiste à toujours renouveler l’insuline, les seringues à usage unique, les bandelettes. C’est pas du tout facile pour les familles aux revenus moyens et pour les enfants diabétiques orphelins. Des structures nous aident certes, mais cela reste infime, face aux besoins qu’entrainent cette pathologie.
Mon souhait
La prise en charge doit être totale tant au niveau des achats d’insuline, seringues, bandelettes, qu’au niveau psychologique. On en parle pas assez, mais l’enfant diabétique a non seulement une prise en charge médicale particulière avec quatre doses d’insuline/jour, plein de piqures, en plus de l’école et des autres problèmes liés à l’adolescence. Psychologiquement parlant, ça agit sur le mental des enfants, car on se fait des injections quatre fois/jours. C’est très contraignant, mais nous sommes obligé de le faire. J’invite donc les structures et les personnes de bonne volonté à nous aider à avancer pour nous permettre d’atteindre nos objectifs et réaliser nos rêves d’enfant.
Aussi, les populations doivent prendre l’habitude de faire des examens pour ne pas être surpris par la maladie, mais aussi, de contrôler l’alimentation. Aux malades, je leur recommande de bien observer le traitement pour ne pas entrainer les complications.
(AIP)
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