Abidjan, 25 sept 2024 (AIP) – La tribune du petit-déjeuner de l’innovation, initiée par le Fonds pour la science, la technologie et l’innovation (FONSTI), s’est tenue ce mercredi 25 septembre 2024 à l’hôtel Azalaï d’Abidjan-Marcory sous le thème « La variole du singe : Enjeux de santé publique et défis sociétaux en Côte d’Ivoire » et a permis de souligner l’importance d’un renforcement de capacités et d’une mobilisation locale pour faire face à cette menace sanitaire.
Le secrétaire général du FONSTI, Dr Yaya Sangaré a rappelé la nécessité d’une « réponse scientifique adaptée aux réalités ivoiriennes ». Selon lui, il est crucial de stimuler la recherche locale et de développer des stratégies de prévention fondées sur le savoir endogène. Il a insisté sur l’urgence d’éviter une nouvelle « infodémie » similaire à celle observée durant la pandémie de Covid-19, en sensibilisant les communautés de manière efficace et adaptée.
Lors de cette rencontre en présence d’experts biomédicaux, Dr Sangaré a mis en lumière les multiples facettes de la lutte contre la variole du singe, en soulignant que « la réponse ne peut pas être uniquement biomédicale ». Les sciences sociales, l’épidémiologie et la modélisation doivent travailler de concert pour mieux comprendre les dynamiques de transmission, particulièrement dans les zones rurales où les interactions avec la faune sauvage sont fréquentes.
Il a notamment insisté sur le besoin de « développer des outils de diagnostic rapides, peu coûteux et adaptés au contexte rural » afin de freiner la propagation du virus.
Par ailleurs, il a plaidé pour des partenariats public-privé visant à mobiliser des ressources supplémentaires : « La recherche sur la variole du singe nécessite des fonds considérables, et il est essentiel de renforcer les capacités locales », a-t-il fait savoir.
Le FONSTI s’engage à encourager les collaborations entre biologistes, épidémiologistes, sociologues et anthropologues pour des recherches intégrées et à soutenir la formation des jeunes chercheurs ivoiriens à travers des bourses et des opportunités de formation.
Le spécialiste en santé publique à l’Institut national d’hygiène publique (INHP) de Treichville, Pr Isaac Tiembré a présenté un état des lieux des efforts de surveillance et de prévention du virus Mpox en Côte d’Ivoire.
Tout en précisant que la maladie est sous contrôle, il a souligné l’importance d’une implication des services vétérinaires et de l’Office ivoirien des parcs et réserves (OIPR), pour surveiller la faune sauvage, ainsi que la nécessité de suivre de près la commercialisation des animaux.
Pr Tiembré a également recommandé un renforcement de la surveillance épidémiologique et une prise en charge gratuite des cas confirmés, à la fois en milieu hospitalier et communautaire. « La participation des communautés et des autorités locales est indispensable pour endiguer la propagation du virus », a-t-il ajouté.
Enfin, la dermatologue Pr Sarah Hamadan Kourouma, du CHU de Treichville, a abordé les manifestations dermatologiques du Mpox, en indiquant les signes cliniques à surveiller. « La détection précoce est cruciale pour éviter une aggravation des cas et une propagation dans les communautés », a-t-elle précisé.
Avec 62 cas confirmés et un décès enregistré au 24 septembre 2024, la Côte d’Ivoire intensifie ses efforts pour contenir la maladie. La tribune a permis de réaffirmer l’engagement du FONSTI à soutenir les recherches biomédicales et sociales tout en encourageant une coopération internationale pour renforcer la résilience des systèmes de santé face à cette menace émergente.
(AIP)
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