Abidjan, 31 juil 2024 (AIP)- Près d’un quart des adolescentes en couple subissent des violences physiques ou sexuelles de la part de leur partenaire, a révélé mardi 30 juillet 2024, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Cette analyse de l’Organisation, publiée dans la revue médicale The Lancet, s’appuie sur des enquêtes menées entre 2000 et 2018 auprès de milliers d’adolescentes âgées de 15 à 19 ans dans 161 pays.
Selon l’OMS, 24 % des adolescentes en couple – soit près de 19 millions de jeunes femmes – ont été victimes de violences physiques ou sexuelles de la part de leur partenaire avant l’âge de 20 ans. Près de 16 % ont subi ce type de violence au cours de l’année écoulée.
Les actes de violence recensés incluent les coups et les agressions sexuelles, telles que le viol ou la tentative de viol.
Les taux de violence sont particulièrement élevés en Océanie (47 %) et en Afrique subsaharienne (40 %), tandis que les taux les plus bas sont observés en Europe (10 %) et en Asie centrale (11 %).
L’OMS met en évidence que le mariage des enfants avant l’âge de 18 ans accroît considérablement les risques de violences en raison des déséquilibres de pouvoir, de la dépendance économique et de l’isolement social. Ces violences ont des conséquences graves sur la santé physique et mentale des adolescentes, augmentant les risques de traumatismes, de dépression, de grossesses non planifiées et d’infections sexuellement transmissibles.
L’étude souligne la corrélation entre la violence et les droits des femmes, avec des niveaux de violence plus élevés dans les pays où les filles ont un accès limité à l’éducation et où les lois sur l’héritage sont inégales.
La directrice du département Santé sexuelle et reproductive de l’OMS, Dre Pascale Allotey a exprimé sa profonde préoccupation face à ces chiffres, soulignant l’importance de la prévention et du soutien ciblé pour ces jeunes femmes.
« Il faut garantir l’éducation secondaire pour toutes les filles, garantir que les hommes et les femmes ont les mêmes droits de propriété et mettre fin aux pratiques néfastes telles que le mariage d’enfants, qui sont souvent sous-tendues par les normes de genre inéquitables qui perpétuent la violence à l’égard des femmes et des filles », a déclaré l’une des autrices de l’étude, Dre Lynnmarie Sardinha.
Plus globalement, aucun pays n’est en voie d’atteindre l’objectif de développement durable consistant à éliminer la violence à l’égard des femmes et des filles d’ici à 2030, soutient l’Organisation.
L’OMS appelle à renforcer les services de soutien et les mesures de prévention pour les adolescentes, tout en promouvant l’égalité des droits et l’accès à l’éducation.
(AIP)
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