Abidjan, 12 juil 2024 (AIP) – La quantité de poussière dans l’atmosphère a légèrement diminué en 2023, a indiqué vendredi 12 juillet 2024, l’Organisation météorologique mondiale (OMM), relevant toutefois qu’une mauvaise gestion environnementale augmente le risque de tempêtes de sable et de poussière dans le monde.
En 2023, les concentrations de poussière dans les zones les plus touchées ont été supérieures à la moyenne à long terme, mais légèrement inférieures à celles de 2022.
L’agence onusienne basée à Genève justifie cette légère baisse par la réduction des émissions de poussière en Afrique du Nord, dans la péninsule arabique, le nord de l’Inde, le centre de l’Australie, le plateau iranien et le nord-ouest de la Chine.
Chaque année, environ 2.000 millions de tonnes de poussière pénètrent dans l’atmosphère, « obscurcissant le ciel et nuisant à la qualité de l’air » dans des régions pouvant se trouver à des milliers de kilomètres de là, mais aussi « affectant des économies, des écosystèmes, la météo et le climat », s’est alarmée l’OMM. Il s’agit essentiellement d’un processus naturel, mais une part non négligeable résulte d’une mauvaise gestion de l’eau et des terres.
Les poussières atmosphériques peuvent être transportées par le vent depuis les zones traditionnellement émettrices vers de nombreuses régions du monde sur des centaines, voire des milliers de kilomètres.
Les zones les plus touchées par le transport à grande distance sont le nord de l’océan Atlantique tropical entre l’Afrique de l’Ouest et les Caraïbes, l’Amérique du Sud, la mer Méditerranée, la mer d’Arabie, le golfe du Bengale et le centre-est de la Chine.
De fortes flambées de poussière persistantes, attribuées aux bourrasques de l’harmattan, ont commencé à l’automne 2023 et se sont répétées tout au long de l’hiver, dégradant la qualité de l’air et réduisant la visibilité.
En décembre 2023, plusieurs flambées de poussière de grande intensité ont touché une vaste région du Maghreb occidental, du Sahel et du golfe de Guinée avant de se propager au-dessus de l’Atlantique.
Plus largement, « les tempêtes de sable et de poussière ont des répercussions majeures sur l’environnement, l’économie et la santé » et « la mauvaise gestion des terres et de l’eau aggrave le problème ».
« Les preuves scientifiques sont là : les activités humaines ont un impact sur les tempêtes de sable et de poussière. Par exemple, la hausse des températures, les sécheresses et l’augmentation du phénomène d’évaporation entraînent une diminution de l’humidité du sol », a déclaré la Secrétaire générale de l’OMM, Celeste Saulo.
Il n’y a cependant « pas que des mauvaises nouvelles », selon l’agence, qui indique que « la surveillance et la précision des prévisions se sont améliorées ces dernières années », grâce aux progrès des modèles numériques et des systèmes d’observation.
De plus, le transport de sable au-dessus des océans présentait certains aspects positifs. Il constitue une source précieuse de nutriments et joue un rôle important dans la gestion internationale des pêcheries.
(AIP)
cmas