Guiglo, 28 juin 2024 (AIP) – La préfecture de Guiglo (Ouest, région Cavally) a affirmé que le gouvernement ivoirien a appelé les parties prenantes à unir leurs forces pour éradiquer le travail des enfants dans le pays, face aux efforts déployés depuis 2011 par le gouvernement.
Conformément à l’action de Durban (Afrique du sud) lancée en 2022, en vue d’assurer la survie de l’économie nationale, la sauvegarde de milliers d’emplois, et de la survie de millions de nationaux qui tirent essentiellement leurs revenus de l’agriculture, le secrétaire général de la préfecture de Guiglo, Sylvie N’Dri Kan, a lancé cet appel mardi 26 juin 2024, lors de l’ouverture de l’atelier de renforcement des capacités des membres des comités départementaux de suivi du travail des enfants du Cavally.
Pour l’autorité administrative locale, le mécanisme national de veille, d’alerte précoce, d’intervention et de décision en matière de lutte contre le travail des enfants, à savoir le système d’observation et de suivi du travail des enfants en Côte d’Ivoire (SOSTECI) est un exemple des efforts déployés par le gouvernement ivoirien pour éliminer ce phénomène. Le SOSTECI, inscrit dans le plan national de développement (PND) 2021-2025, est érigé au rang des priorités de l’action gouvernementale depuis 2021.
« La problématique des pires formes du travail des enfants est une question relevant de la promotion des droits de l’homme, sujet qui retient particulièrement l’attention du gouvernement, en ce sens que la revalorisation du capital humain est une condition préalable au développement », a déclaré la représentante du préfet de la région du Cavally, ajoutant que les enfants ayant le droit d’avoir d’heureux et de bénéficier de conditions propices à leur épanouissement physique, moral et intellectuel.
Mme N’Dri a évoqué la volonté du chef de l’Etat, Alassane Ouattara, d’annihiler la lutte contre le travail des enfants, une préoccupation à relent économiques face aux nouvelles normes de l’Union européenne (UE) sur la durabilité des filières agricoles d’approvisionnement.
En effet, à compter de janvier 2025, plusieurs spéculations nationales comme le bois, le café, le cacao, le palmier à huile, l’hévéa et le soja ne pourront accéder au marché européen qu’elles garantissent la traçabilité, conformément aux trois conditions, à savoir faire la preuve que ces productions ne sont pas issues de la déforestation, démontrer que les producteurs sont correctement rémunérés et donner la preuve que les produits agricoles ne sont pas issus du travail des enfants, en garantissant leur traçabilité.
« La question du travail des enfants est un sujet de portée sociale, en ce sens que toutes les mesures prises visent un seul objectif, celui de lutter contre la pauvreté, l’une des principales causes du fléau », a-t-elle insisté en demandant aux parties prenantes au projet de prendre une part active aux travaux de l’atelier qui contribueront à renforcer le cadre de coordination de la lutte contre le travail des enfants dans la région du Cavally.
Elle a également invité les acteurs à s’approprier les initiatives de l’Etat, en prenant toute leur place dans la lutte contre ce fléau qui contrarie l’avenir des enfants du pays.
Le thème de cette 23ème édition est « Respectons nos engagements : mettons fin au travail des enfants ! ». Mme N’Dri a souligné l’importance de respecter les divers engagements pris en vue d’éliminer le travail des enfants d’ici à 2025, conformément à la cible 8.7 des objectifs du développement durable.
Une interpellation de l’Organisation internationale du travail (OIT) à l’endroit des gouvernants, des employeurs et de la société civile visant à inverser les tendances mondiales observées ces dernières années et qui ont entravé le progrès réalisé en Côte d’Ivoire.
Dans le cadre du renforcement du partenariat public-privé, la direction de la Lutte contre le travail des enfant (DLTE) et l’agence de coopération allemande, GIZ, ont entrepris des actions de renforcement et d’adaptation du SOSTECI à répondre aux exigences des diligences de l’Union européenne (UE). A travers cette activité de terrain les deux structures veulent rendre opérationnels les comités départementaux de suivi du travail des enfants, de manière à les amener à assurer pleinement leurs missions de sensibilisation, de veille et de surveillance en matière de lutte contre le travail des enfants dans cette région de grande productions agricoles.
(AIP)
Ja/kp