Abidjan, 27 juin 2024 (AIP) – Plusieurs centrales syndicales sont en conclave depuis mercredi 26 juin 2024 à Grand Bassam pour élaborer des stratégies en vue de la ratification de la Convention 190 de l’Organisation internationale du travail (OIT) sur la violence et le harcèlement dans le monde du travail.
Cette rencontre initiée par l’OIT a réuni l’Union générale des travailleurs de Côte d’Ivoire (UGTCI), CILS Dignité, l’Union nationale des travailleurs de Côte d’Ivoire (UNATRCI), Humanisme et la Fédération des syndicats autonomes de Côte d’Ivoire (FESACI).
Elle vise à renforcer la mobilisation et l’engagement syndical et représentants des travailleurs du Comité consultatif tripartite sur les normes internationales du travail (CCTNIT) en vue de la ratification de cette convention.
” Le harcèlement et la violence sexuelle demeurent monnaies courantes dans les milieux du travail. Ils produisent des effets corrosifs sur le bien-être physique et psychologique des personnes victimes et infléchissent indûment le parcours professionnel de celles-ci”, a déploré le secrétaire général de l’UNATRCI, Yves Kodibo.
M. Kodibo, également porte-parole des centrales syndicales a rappelé que les syndicats ont l’importante responsabilité de promouvoir un environnement général de tolérance zéro à l’égard de la violence et du harcèlement pour faciliter la prévention de tels comportements et pratiques et les combattre.
Pour lui ce combat contre les violences sexuelles en milieu du travail passe par la ratification de la Convention 190 et la prise de dispositions nationales, législatives et réglementaires.
Selon la spécialiste pour les activités des travailleurs au Bureau pays de l’OIT à Abidjan, Kattia Paredes Moreno, il est important de soutenir les syndicats dans cette thématique parce que la violence et le harcèlement constitue une violation des droits humains, portent atteinte à la dignité humaine et sont incompatibles avec le travail décent et la justice sociale.
En outre, ces deux actes repréhensibles empêchent les personnes, surtout les femmes d’accéder au marché du travail, d’y rester et progresser et cela reste très répandu, touchant tous les pays y compris la Côte d’Ivoire, toutes les professions et toutes les modalités de travail.
“Nous souhaitons que l’atelier produise des engagements et perspectives d’actions concrètes en faveur de la lutte contre ce fléau qui sévit dans le monde du travail”, a-t-elle lancé aux représentants des centrales syndicale.
Plusieurs thématiques seront abordées lors de ce séminaire. Il s’agit, entre autres, de l'” Étude sociologique sur les violences et le harcèlement dans le monde du travail : quels éléments peut servir d’appui à l’action syndicale”, ” Violence et harcèlement dans le monde du travail : quel cadre offrent les C.190 et la R.206 ?” et “Quels rôles peuvent jouer les les organisations syndicales des travailleurs dans la lutte contre la violence et le harcèlement dans le monde du travail”.
En juin 2019, lors de la conférence du centenaire de l’OIT, la convention 190 sur la violence et le harcèlement au travail et sa recommandation 206 ont été adoptées. Ces instruments phares ont été élaborés par consensus par les acteurs du monde du travail notamment, les représentants des gouvernements, des employeurs et des travailleurs.
Ils définissent un cadre clair et commun pour prévenir et combattre la violence et le harcèlement dans le monde du travail, sur la base d’une approche inclusive, intégrée et sensible au genre.
(AIP)
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