Abengourou, 26 juin 2024 (AIP)-Les producteurs de cacao du sud-ouest de la Côte d’Ivoire ont effectué, mardi 25 juin 2024, une visite de prospection pour s’inspirer de l’agroforesterie, un mode d’exploitation de terre pratiqué dans les plantations de la forêt classée de Beki à Abengourou (Est, region de l’Indénié-Djuablin).
La délégation, venue en grand nombre du sud-ouest, et composée des chefs des villages, des chefs des communautés, d’allogènes et d’autochtones, étaient à Beki dans le cadre du projet FIP2. Ce projet vise à sauver et restaurer les forêts au nord de la Côte d’Ivoire et celles du Sud-Ouest, dégradées et impactées par les crises militaro-politiques de 2002 et de 2010 en Côte d’Ivoire.
Longtemps réticentes à l’introduction des plants forestiers dans les champs de cultures, les populations du sud-ouest ont pu visiter, au bout d’un long circuit dans la forêt épaisse de Beki, quatre parcelles abritant des champs de cacaoyers de plus de 38 ans aux vergers toujours « reluisants et sécurisés » à cause de l’ombrage des arbres introduits, depuis 1992, par la Société de développement des forêts (SODEFOR). À côté, ils ont fait le « constat désolant » des champs de cacao dépourvus d’arbres qui ont tendance à disparaître.
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Le sous-directeur du reboisement de la SODEFOR, le colonel Amakou Brou Alphonse, coordonnateur adjoint dans du projet PIF 2, a expliqué que ces essences locales associées aux vergers de cacao offre de nombreux avantages tels que la restauration des sols, du climat, l’amélioration de la biodiversité et l’augmentation des rendements agricoles.
M. Amankou a souligné que l’agroforesterie avait pour objectif de sortir les paysans qui avaient depuis 1986 des plantations dans cette forêt classée.
« Finalement, on a opté d’associer la population qui vit à l’intérieur des forêts classées à l’aménagement de ces forêts », a confié M. Amankou.
La stratégie a donné de bons résultats. Elle a permis de lever 4000 ha de parcelles et de reboiser 22 % de la superficie de la forêt de Béki estimé à 16 215 ha, dont 34 ha sont occupés par des planteurs illégaux.
Le chef de la délégation des populations du sud-ouest, le commandant Traore Kaboulafé, chef de servie des opérations techniques et commerciales de la SIDEFOR à San Pedro, s’est réjoui du déplacement des populations du sud-ouest pour venir constater de visu que l’association de cacao avec les plants forestier ne détruit pas les cacaoyers.
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La délégation des planteurs du sud-ouest avait visité lundi à Azaguié, une plantation de cacao bio où l’on pratique de l’agroforesterie avant l’étape de la forêt de Béki.
Le PIF 2 de la Banque mondiale, d’un montant de 148 millions de dollars, soit 94 milliards de francs CFA, s’inscrit dans la dynamique générale de la Côte d’Ivoire et de son action pour lutter contre les facteurs de déforestation et de dégradation des forêts, ainsi que de promotion de la conservation et de la gestion durable des forêts et de l’accroissement des stocks de carbone forestier.
Démarré en 2022, le projet s’appuie sur la première phase du PIF 1 lancé depuis 2018 et dont la clôture est prévue pour fin mai 2024. Il est exécuté par la SODEFOR et l’Office ivoirien des parcs et réserves (OIPR). Le volet Activités génératrices de revenus (AGR) est géré par CARE international Côte d’Ivoire.
(AIP)
nam/fmo