Abidjan, 17 fév 2024 (AIP) – Le chercheur Nafan Samuel Koné diplômé en master en administration de santé, de sciences politiques et en communication explique l’impact des réseaux sociaux sur l’élaboration des politiques publiques au niveau mondial.
Dans un travail mené avec des exemples précis et des données, il soutient que les citoyens dans leur ensemble sont devenus la principale force de l’opinion publique, contrairement au passé, où le gouvernement et quelques leaders d’opinion pouvaient dominer le discours public.
« Les réseaux sociaux ont ouvert la voie aux « journalistes citoyens » et ont rendu plus difficile le contrôle de l’information par les autorités. (Park, 2011, p. 127-128) », relève-t-il. Comme exemple, il cite l’influence des médias sociaux sur les changements de politique publique dans la ville de Bandar Lampung, Makhya et Windah (2020).
M.Koné met également en exergue une enquête Finn Futures de 2017 de (provokemedia.com) qui fournit des données sur la façon dont les américains perçoivent l’impact des médias sociaux sur les politiques publiques et conclut que près de 80 % de ceux-ci pensent que les réseaux sociaux ont au moins un certain impact sur les résultats des politiques publiques.
« En utilisant les réseaux sociaux, le public peut facilement réagir, critiquer, conseiller ou rejeter les politiques émises par le gouvernement. En ce qui concerne le processus démocratique, les réponses critiques du public via les réseaux sociaux reflètent la liberté d’exprimer des opinions ou de rejeter l’action du gouvernement », développe-t-il dans sa recherche.
Aux États-Unis (par exemple, il rappelle que le récent mouvement Black Lives Matter) et dans d’autres pays du monde ces dernières années (par exemple, la Tunisie, l’Égypte, la Libye), certaines manifestations de rue initiées par les réseaux sociaux se sont transformées en émeutes, en violences et ont entraîné des blessures et des morts.
Les réseaux sociaux présentent autant de potentiel de risque, par la propagation de rumeurs et de distorsions, que pour de nouvelles formes de gouvernance participative. Les gouvernements qui veulent comprendre les implications des réseaux sociaux doivent aller au-delà de la simple réaction en les intégrant et en les intériorisant dans le cadre de leurs processus de base (Parc, 2011, p. 129) », a-t-il préconisé.
Aujourd’hui, avec plus de 3,6 milliards d’utilisateurs dans le monde (Statista.com (2021), les réseaux sociaux sont devenus l’un des « médias » les plus utilisés et les prévisions projettent le nombre à 4,4 milliards d’ici 2025.
(AIP)
bsp/kam