Man, 1er jan 2024 (AIP)-Les populations du canton Péhomé dans le département de Facobly, ont été instruites sur le mode de succession à la chefferie en pays Wê, jeudi 28 décembre 2023, au foyer du village de Kaédrou dans la sous-préfecture de Tiéni-Siabli par le chef du canton Péhomé, sa majesté Badia Kéissia II.
A l’initiative de l’administrateur de la circonscription de Tiéni-Siabli, le sous-préfet Yves Tapé, les chefs coutumiers, hommes, femmes ainsi que les jeunes ont été réunis, afin parvenir tous, à s’accorder sur le mode opératoire dans la désignation du chef de village dans la sous-préfecture.
Dans sa communication, sa majesté Badia Kéissia II, s’est fondé sur la loi de 2014 de la chambre des rois et des chefs traditionnels de Côte d’Ivoire, les bonnes pratiques dans la désignation du chef.
« Beaucoup de gens n’avaient pas compris. Ça ne veut pas dire que lorsque le chef meurt c’est forcément son fils qui devient chef. Ça devrait être son fils, mais si ce fils n’a pas les atouts qu’il faut pour être chef, il faut chercher ailleurs. Et d’abord c’est dans la famille que les sages se réunissent pour proposer quelqu’un qui peut mieux le faire. Il peut arriver que dans la famille, il n’y ait personne alors on se rabat dans le village. Mais là, c’est avec l’avis de tous les chefs de famille et de manière consensuelle on propose quelqu’un qui va diriger le village », a précisé l’autorité coutumière.
Des éclaircissements qui trouvent l’assentiment des populations qui plus que jamais, se réjouissent de voir les conflits de succession s’éloigner de la localité.
« C’est un sentiment de fierté qui m’anime parce que le chef de canton nous a édifié aujourd’hui sur la succession en pays Wê. Et ce que je voudrais dire aux populations dans nos localités c’est qu’il faut retenir qu’elle se fait selon nos us et coutumes », s’est exprimé Broué Patrice, habitant de Gbadrou.
Pour Kah Daniel, artiste comédien et fils de Kaédrou, il était temps d’informer et insister auprès des populations sur le mode de succession à la chefferie. « Dans ce village beaucoup de choses se sont dites et entendues. La chefferie c’est quelque chose de traditionnelle et cela va de père en fils. Et donc depuis des générations c’est comme cela s’est fait », a approuvé l’artiste.
Convaincu que le bon fonctionnement de sa circonscription administrative dépend en partie de la stabilité au niveau de la chefferie coutumière, un acteur majeur dans le développement local, le sous-préfet Tapé Yves a appelé de tous ses vœux les populations au respect de l’institution que constitue la chefferie.
« Conscient du fait que depuis la loi fondamentale de 2016, la chefferie a été élevée au rang d’institution, nous avons tout intérêt à faire en sorte que nous puissions
parvenir à sa stabilité (…). C’est cet élément que je veux que les populations retiennent. Avoir l’attitude qui sied en se conformant aux lois et règlements de la Côte d’Ivoire, en respectant l’autorité, en faisant en sorte que quand une décision vient de la hiérarchie, elle soit mise en application. Mieux, elles mettront ces décisions en application, nous aurons la possibilité d’aller un peu plus loin et nous pourrons aussi compter dans le département et au-delà, dans la région », a-t-il conclu.
La sous-préfecture de Tiéni-Siabli dans le département de Facobly regroupe huit villages. Au niveau du canton Péhomé, sept cas de conflits de succession à la chefferie ont été enregistrés. Sous l’office de la chefferie cantonale, un seul cas de conflit de succession reste à solutionner à ce jour.
(AIP)
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