Abidjan, 22 dec 2023 (AIP)- Des organisations de la société civile et des parties prenantes étatiques ont tenu une table-ronde vendredi 22 décembre 2023 à Cocody, afin d’identifier les défis liés à la ratification de l’Agence africaine de médicament (AMA) et de s’accorder sur les éléments principaux d’une réponse aux obstacles de l’application du Traité en Côte d’Ivoire.
« Pour l’application de cette ratification dans notre pays, nous avons décidé de nous accorder et de renforcer la règlementation des médicaments en vue de faire face aux défis de la complexité de la chaine d’approvisionnement des produits pharmaceutiques. Relever ces défis permettrait de réduire considérablement les coûts des médicaments et par conséquent améliorer la couverture sanitaire des populations les plus vulnérables. Nous voulons trouver des solutions fortes et objectives avec l’aide des décideurs», a soutenu le vice-président de la commission de la recherche, de la science et de la technologie et de l’environnement au Sénat, Bakary Ouattara.
Au titre des recommandations, les participants ont demandé, entre autres, de prendre attache avec le ministère de la Justice et celui des Affaires Etrangères afin d’avoir le niveau de rédaction de l’instrument de ratification, de faire du lobbying auprès de la Présidence, de la Vice-présidence ainsi qu’au Secrétariat général de la Présidence de la République, de s’informer sur le délai de ratification, de solliciter la presse.
Selon la chargée du plaidoyer à l’ONG COVIE (initiatrice de la table-ronde), Charlène Kouadio, cet atelier a permis aux participants de plancher sur l’analyse situationnelle, les défis/blocages liés à la ratification du Traité et comment les surmonter avec des recommandations pertinentes. « Aussi, les rôles des parties prenantes responsables de la mise en œuvre et du suivi sont bien précisés avec des liens et des collaborations pour créer des synergies, sans oublier le plan d’actions établi », a-t-elle ajouté.
Elle a souligné que cette activité est un cadre idéal d’échanges pour apprécier de manière objective et y apporter des réponses innovantes et durables pour une meilleure représentation de la Côte d’Ivoire au niveau régional.
L’Afrique représente 15% de la population mondiale mais sa contribution à la recherche mondiale est estimée à 1,1%. Cela est en encore plus inquiétant dans le domaine pharmaceutique. Le continent ne produit que 3% des médicaments consommés par ses habitants. De ce fait, les États africains sont encore très dépendant de l’extérieur en médicament et en vaccin de tous genres.
Afin de s’assurer une certaine sécurité sanitaire pour faire face aux urgences et catastrophe, l’AMA a été créée en novembre 2021, calquée sur le modèle de l’Agence européenne du médicament (EMA). L’AMA est une initiative conjointe de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l’Union africaine (UA), dont le projet végétait depuis 2009.
Cet atelier qui a eu pour partenaire technique et financier l’ONG internationale Speak Up Africa, a vu la participation du ministère de la Justice et des Droits de l’Homme, du ministère des Affaires étrangères Institutions de la République /structures étatiques (Sénat, Vice-présidence, la Chambre des Rois et chefs traditionnels (…), la Direction Générale de la Santé, l’Agence ivoirienne de régulation pharmaceutique (AIRP), le Programme National de Lutte contre le Sida (PNLS), la Nouvelle Pharmacie de la Santé Publique (NPSP), l’Ordre National des Pharmaciens de Côte d’Ivoire et de nombreuses ONG nationales.
(AIP)
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